Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/60

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près ma mort vous héritiez de tout… des pierreries comme du reste….

— Monsieur…

— Seulement, comme vous m’avez paru un peu pressée de jouir de ces avantages, j’ai trouvé moyen, en dénaturant une partie de ma fortune, de neutraliser ces dons d’autrefois… Je vous dis cela pour vous convaincre que si je mourais demain… vos espérances intéressées seraient déçues. J’aurais dû vous prévenir plus tôt… cela vous eût évité… quelques actions un peu hasardées que votre vif désir d’être veuve explique, mais n’excuse pas — ajouta M. de Hansfeld avec une sanglante ironie.

Ces mots cruels firent une étrange impression sur madame de Hansfeld.

Parfaitement indifférente aux reproches qu’ils renfermaient et qu’elle ne comprenait pas, car elle ne les méritait en rien, elle ne fut frappée que de leur injustice et de leur cruauté.

M. de Hansfeld fût alors tombé mort à ses pieds qu’elle aurait été loin de le regretter ; car à ce moment même elle se souvint que M. de Morville lui avait écrit : Mon amour sera toujours malheureux, puisque je ne puis prétendre à votre main.

Néanmoins la princesse eut bientôt honte et horreur de sa pensée, ou plutôt de son vœu barbare ; elle répondit froidement à son mari :

— Je ne veux pas comprendre le sens de vos paroles, monsieur ; il est si odieux qu’il en est