Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/6

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vannes crût à ce mensonge, et il devait y croire en reconnaissant dans ce livre une écriture pareille à celle du billet que madame de Hansfeld lui avait fait remettre.

On s’étonnera peut-être de la profonde dissimulation d’Iris et de l’opiniâtre et ténébreuse audace de ses desseins. On comprendra peut-être aussi difficilement son affection sauvage, sa jalousie furieuse, qui tournaient presque à une monomanie féroce.

Malheureusement, les faits principaux de cette histoire, les traits saillants du caractère d’Iris sont d’une grande réalité.

Il s’est trouvé une jeune fille aux passions ardentes, implacables, qui les a réunies, concentrées dans l’attachement aveugle qu’elle avait pour sa bienfaitrice, attachement singulier, qui tenait de la vénération filiale par son religieux dévouement, de la tendresse maternelle par sa familiarité charmante et pure, de l’amour par sa jalousie vindicative.

Si, dans la suite de cette histoire, on trouve chez Iris une assez grande puissance d’imagination jointe à un esprit inventif, rusé, adroit, hardi ; si quelques-unes de ses combinaisons semblent ourdies avec une perfidie, avec une habileté ordinairement rares chez une fille de cet âge, nous le répèterons, la solitude avait singulièrement développé ses facultés naturelles, incessamment tendues vers un même but ; forcée d’agir seule et à l’ombre de la plus profonde dissimulation, tout moyen lui sem-