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Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/7

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blait bon pour arriver à ce terme unique de ses désirs :

Isoler sa maîtresse de toute affection ;

Faire, pour ainsi dire, le vide autour d’elle, et lui devenir d’autant plus nécessaire que tous les autres attachements lui manqueraient.

Ce dernier vœu d’Iris avait été jusqu’alors trompé.

Sans doute madame de Hansfeld ressentait pour sa demoiselle de compagnie un véritable attachement, lui témoignait une confiance sans bornes, se montrait à son égard affectueuse et bonne ; mais cet attachement ne suffisait pas au cœur d’Iris.

Elle éprouvait d’amers, de douloureux ressentiments de ce qu’elle appelait une déception ; mais comme elle ne pouvait haïr sa maîtresse, son exécration s’accumulait sur les personnes qui inspiraient quelque intérêt à la princesse.

Ces explications étaient nécessaires pour préparer le lecteur aux incidents qui vont suivre.

Dans les deux entretiens qui succédèrent à sa première entrevue avec M. de Brévannes, Iris, d’après l’ordre de Paula, avait tâché de deviner quelles étaient les intentions de cet homme.

Si infâme qu’elle fût, la calomnie qu’il pouvait répandre était redoutable pour madame de Hansfeld. Raphaël avait cru à son abominable mensonge ; comment le monde, ou plutôt M. de Morville (c’était le monde pour Paula), n’y croirait-il pas ?

Madame de Hansfeld ne savait que résoudre.