Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/65

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quelquefois M. de Morville, lui écrire souvent, après lui avoir peut-être avoué qu’il ne s’était pas trompé sur l’auteur de la mystérieuse correspondance dont nous avons parlé… tel était le vœu le plus ardent de madame de Hansfeld ; et, grâce au secret qu’elle possédait, elle pouvait réaliser ce vœu.

Elle profita de l’espèce d’accablement de son mari pour ajouter :

— Cela est convenu, monsieur, vous emportez vos pierreries. Je renonce à tous les avantages que vous m’avez faits ; mon seul but est de vivre aussi éloignée et séparée de vous qu’il me sera possible… plus encore même, si cela se peut, que par le passé… mon silence est à ce prix…. Vous le voyez, monsieur… vous êtes venu ici la menace aux lèvres…. Les rôles sont changés.

— Non ! — s’écria le prince dans un accès d’indignation violente — non, la femme qui a trois fois attenté à mes jours n’osera pas tenir un tel langage… et me menacer ! moi… moi, dont la clémence a été si folle… moi qui, par un reste de ménagement stupide, ai toujours reculé devant cette accusation terrible qui pouvait vous mettre en face de l’échafaud !

Madame de Hansfeld regarda son mari avec stupeur.

— Monsieur, prenez garde ! votre raison s’égare !…

— Je vous dis que, par trois fois, vous avez voulu m’assassiner, madame !

— Moi ?