Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/64

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appartenu, agissez donc librement… S’il vous est même nécessaire de feindre une absence, je consens à me prêter à cette supercherie et à dire que vous avez quitté Paris… Tout ce que je vous demande en retour, monsieur, c’est de me permettre de rester ici quelque temps… mes prétentions, je crois, ne sont pas exorbitantes.

M. de Hansfeld était stupéfait de l’assurance de Paula. Malheureusement pour lui, elle possédait un secret qu’il tremblait de voir ébruiter. Cette considération, plus que la crainte des scandales d’un procès, suffisait pour le mettre jusqu’à un certain point dans la dépendance de sa femme.

Il est impossible de peindre ses regrets de savoir la princesse instruite des visites qu’il rendait à Pierre Raimond et du motif qui l’attirait chez le graveur. La réputation de Berthe était, pour ainsi dire, à la merci d’une femme pour laquelle Arnold ressentait autant de mépris que d’horreur.

Sans doute la conduite de madame de Brévannes était irréprochable ; mais le moindre soupçon, mais la simple découverte du véritable nom du prince suffirait pour exciter la défiance de Pierre Raimond, l’empêcher de recevoir désormais Arnold Schneider… d’un mot la princesse pourrait soulever ces orages !

Qu’on juge de la colère du prince, il se trouvait presque sous la domination de Paula.

Celle-ci triomphait ; elle sentait la force de sa position : gagner du temps, rester à Paris, voir