Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/83

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— Mais parce que je suis jalouse de votre affection — reprit Iris en interrompant sa maîtresse — mais parce que je souffre… oh ! bien cruellement, de vous voir dépenser des trésors d’attachement pour des êtres qui ne vous chérissent pas comme moi… il ne s’ensuit pas que je pousse l’égoïsme jusqu’à vouloir vous priver d’un bonheur, par cela seulement que ce bonheur fait mon désespoir ; non, non. Quelquefois, dans mes mauvais jours…, j’ai de ces pensées ; mais je les chasse.

— Ainsi — reprit madame de Hansfeld avec amertume — vous me permettez d’aimer M. de Morville ?…

— Je ferai mieux que cela — dit la bohémienne en jetant un regard perçant sur sa maîtresse.

Sans pouvoir se rendre compte ni de ce qu’elle éprouvait, ni de la signification de ce regard, madame de Hansfeld baissa la tête et rougit.

Iris reprit d’un ton plus humble :

— Maintenant que je vous ai dit, marraine, ce qui concernait Raphaël… je dois vous dire… ce qui concerne le prince…

— Elle va tout avouer… enfin — dit la princesse.