Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/297

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L’ART


à gaston paris


 

PROLOGUE


Que je puisse à mon gré peupler un panthéon
Des plus grands immortels nés de la race humaine !
J’aime la grâce attique et la force romaine,
Je porterai Lucrèce à droite de Platon.

Ces hommes, l’âme haute et la tête baissée,
Scrutent d’un œil puissant deux infinis divers :
Lucrèce dans l’atome abîme l’univers,
Platon dans l’idéal abîme la pensée.