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Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/256

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les destins


« Eh bien ! j’imiterai ta sagesse sacrée,
Et puisque tes arrêts, pour moi respectueux,
M’ont laissé le vouloir qui choisit et qui crée,
Je veux que mon effort se concerte avec eux ;

« Arrêtant mes désirs sur leur fougueuse pente,
J’écouterai parler de tes intimes voix
La plus impérative et non la plus ardente,
Pour démêler ma règle entre toutes tes lois ;

« Ne mesurant jamais sur ma fortune infime
Ni le bien, ni le mal, dans mon étroit sentier
J’irai calme, et je voue, atome dans l’abîme,
Mon humble part de force à ton chef-d’œuvre entier. »