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II
SAVEURS ET PARFUMS
faustus
Que cette herbe fleurie en tapis étalée
Fait à notre monture une moelleuse allée !
Que ce ciel caressant, cher au cœur comme aux yeux,
Ouvre à son léger vol un champ délicieux !
Sur le dos souple et fort de cette noble bête
Qu’à travers monts et vaux nul obstacle n’arrête,
Car elle porte au pied une aile, une aile au flanc,
Couché, flattant des doigts son poil fin, lisse et blanc.
Je me laisse au hasard emporter sans secousse
Comme sur un nuage errant que le vent pousse ;
Et le sol se déroule avec rapidité
Comme un fleuve à la fois calme et précipité !
Galope, vole, glisse, et rase
Les plaines, les sommets, les eaux !
Fuis, crins au vent, flamme aux naseaux,
Coursier hardi comme un Pégase !