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Les pierres de cette région n’appartiennent pas toutes à la même classe. Un coup d’œil le prouve. Les unes sont compactes et présentent l’apparence du fer coulé, par exemple : on voit qu’elles se sont formées sans couches, sans mélanges, sans fibres ; une goutte de cire refroidie en fournit une idée. Elles ont été façonnées au centre de la terre, dès les premiers âges du monde, par l’action du feu qui constitue le noyau de notre globe, et plus tard, toujours par ce même feu, elles ont été chassées avec violence à travers la croûte terrestre devenue épaisse et variée dans sa composition, jusqu’à la surface où elles sont à présent, offrant le spectacle de pics, de chaînes de montagnes, d’amoncellements au dessus de la terre où nous vivons.

Les autres, produits lents de l’accumulation des corps d’insectes qui habitaient les mers d’autrefois, des couches de vase et des débris des eaux, sont faciles à distinguer par leurs feuilles, car ces pierres disposées par rangs minces nous font penser à un livre, le livre de la nature dont la science feuillette les pages avec bonheur et succès