paysage, enserrent des lacs, contortionnent des rivières, et feront un jour ressembler le pays à la Suisse, de poétique mémoire. Il n’y manque que de voir les terres des plateaux défrichées, et des villages se mirant dans les eaux profondes. Cela viendra pour nos descendants.
Les pics sont groupés par trois, quatre et cinq, chacun ayant à peu près trois cent pieds de la base au sommet. Les vallons sont cultivables pour la plupart, mais souvent embarrassés de pierres roulées ; les pentes sont fortement boisées. En attendant la venue des défricheurs, des découvreurs du sol, les ravageurs de la forêt, les bûcherons s’y exercent sur les meilleurs arbres et poussent à l’Ottawa la masse innombrable de ces « billots » dont l’assemblage donne à notre navigation une physionomie pittoresque, si souvent remarquée.
Partout où le terrain n’est pas propre à l’agriculture, c’est qu’il est rempli de pierres. Les approches d’une arête comme les Laurentides ne sauraient être autrement. Pour peu que nous voulions nous rendre compte de ce phénomène, il faut remonter à la création du monde.