Étienne Brulé, né 1587, à Champigny, hiverna à Québec en 1608 et 1609. L’été de 1610, Champlain l’envoya au pays des Hurons. Il devint interprète dans la langue de ce peuple, parmi lequel il séjourna huit années. En 1623, il était sur le Saint-Laurent et l’Ottawa. Lors de la prise de Québec (1629), il se donna aux Anglais, ce qui lui attira plus d’un reproche. Envoyé (1630 ?), par ses nouveaux maîtres, vers ses anciens amis, les Hurons, ceux-ci ne se contentèrent pas de le faire passer par le supplice du feu (avant 1633), mais le mangèrent ; le tout, probablement, à cause de son manque de fidélité aux Français.
Guillaume Couillard était au service de la compagnie dès 1613, en qualité de matelot, calfat et charpentier. Quinze ans plus tard, Champlain disait de lui qu’il « s’était toujours montré courageux en toutes choses qu’il faisait, et qu’il avait gagné l’amitié d’un chacun ; » il était encore à cette date (1628) au service de la compagnie ; néanmoins, il faisait assez de culture pour se nourrir. Sa nombreuse descendance a produit plusieurs seigneurs canadiens.
Abraham Martin dit l’Écossais, né 1589, marié vers 1613 avec Marguerite Langlois, était venu au Canada l’année 1614. On ne dit pas si sa femme l’accompagnait ; ils avaient une fille, Anne, née cette dernière année ; leur second enfant, Eustache, fut baptisé à Québec en 1621. En 1624, 1627 et 1635, trois autres de leurs enfants naquirent à Québec, et le dernier en 1648. De 1643 à 1646, il est fait mention de la terre qu’il avait reçue des Cent-Associés, sur les hauteurs de Québec : ce sont les fameuses plaines d’Abraham. Pilote royal (1647), occupé à la pêche du loup-marin (1648), maître Abraham, comme on l’appelait, mena une vie très active. Il mourut à Québec en 1664, et sa veuve se remaria, l’année suivante, à René Branche. Sa nombreuse descendance provient de ses filles ; car le seul garçon qu’il ait laissé fut le second prêtre canadien. Monseigneur Taché, archevêque de Saint-Boniface, compte parmi ses ancêtres : Abraham Martin, Guillaume Couillard et Louis Hébert, trois des premiers habitants de Québec[1].
Nicolas Pivert vint dans le pays en 1614, probablement avec sa femme, Marguerite Lesage. On ne leur connaît pas d’enfants. En 1628, ils avaient le soin des bestiaux au cap Tourmente, et gardaient avec eux une nièce et un jeune garçon. L’année suivante, ils restèrent à Québec, après le départ de Champlain. On retrouve Pivert dans ce lieu en 1637, possédant une maison. Sa femme mourut six années plus tard.
Pierre Desportes, venu en 1614, épousa Françoise Langlois[2]. Leur fille Hélène, née vers 1622, se maria, à Québec (1634), avec Guillaume, fils de Louis Hébert, puis en secondes noces (1640) avec Noël Morin.
Jacques Hertel, sieur de la Frenière, fils de Nicolas Hertel et de Jeanne Mirrio, de Fécamp, pays de Caux, Normandie, vint au Canada l’année 1615, et servit en qualité d’interprète pendant nombre d’années. Au retour de Champlain (1633), il prit une terre aux Trois-Rivières et se fixa dans ce lieu. Le 23 août 1641, il épousa Marie, sœur de l’interprète François Marguerie, et continua de demeurer aux Trois-Rivières, où il obtint des seigneuries.