Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome II, 1882.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

l’accompagna dans la Nouvelle-France avec leurs quatre enfants, dont l’aîné, Jean, épousa Marie-Françoise Giffard, et fut plutôt connu sous le nom de La Ferté. Nicolas, le second fils, ayant épousé Marie-Thérèse Giffard, devint seigneur de Beauport ; on l’appelait le sieur de Saint-Denis. Cette famille s’est distinguée, depuis deux cent soixante et quinze ans, surtout parmi nos militaires.

Marin Boucher, né 1589, à Langy, évêché de Mortagne, Perche, s’était marié, en premières noces (1625), avec Julienne Barry, dont il eut un enfant, François, lequel fit alliance à Québec (1641) avec Florence Gareman, née en 1629, fille de Pierre Gareman et de Madeleine Charlot, de Baigneux, près Soissons, Picardie. L’âge des deux époux réuni s’élevait à vingt-sept ans. En secondes noces, Marin Boucher avait épousé (1632) Périnne Malet, née 1606, dont il eut un premier fils, Jean-Galeran, né 1633. Vers cette époque, il vendit à Jean Guyon une maison qu’il possédait à Mortagne, rue Saint-Jean, « joignant Pierre Forget, » et, en 1634, il suivit M. Giffard au Canada. Il s’établit à la rivière Saint-Charles, sur les terres qu’avaient eues les récollets. Il mourut au Château-Richer en 1671. Sa descendance formerait aujourd’hui un régiment complet.

Gaspard Boucher, cousin de Marin, né aussi à Langy, était menuisier. Il avait épousé (1619) Nicole Lemaine. Enfants : Pierre (1622), Nicolas (1627), Marie (1630), Madeleine (1633), Marguerite (1634). Au printemps de 1634, en compagnie de plusieurs de ses concitoyens qui partaient pour le Canada[1], il s’embarqua avec sa famille et devint fermier à Beauport. Pierre, le plus illustre de ses enfants, et le premier Canadien anobli, s’étant fixé aux Trois-Rivières (où étaient déjà ses sœurs), Gaspard alla s’y établir (1646) avec sa femme, et y vécut encore une douzaine d’années.

Zacharie Cloutier, né 1590, Mortagne, Perche, charpentier, marié vers 1615 avec Xainte Dupont, née 1596, avait deux garçons et deux filles lorsqu’il arriva à Québec (1634), à la suite de M. Giffard[2]. Il s’établit au Château-Richer, d’où sa nombreuse descendance s’est répandue dans tout le Canada.

Thomas Giroux, de Mortagne, arriva sur le navire du capitaine Deville, 4 juin 1634[3]. Nous ne lui connaissons pas de descendance.

Jean Guyon (aujourd’hui Dion), maçon, homme lettré, de Mortagne, Perche, avait épousé, vers 1634, Madeleine Boulé.

Un autre jean Guyon, du même village, maçon aussi, avait épousé, vers 1619, Mathurine Robin. Au printemps de 1634, il suivit M. Giffard au Canada[4]. Il reçut de ce seigneur le fief du Buisson. De ses sept ou huit enfants sont sorties de nombreuses familles.

Noël Langlois, né 1596, à Saint-Léonard, Normandie, épousa, à Québec, 25 juillet 1634, Françoise Grenier ou Garnier. Il devint pilote du fleuve Saint-Laurent. En secondes

  1. Route de Dieppe. (Voir Ferland : Notes, pp. 59 61.)
  2. Voir Ferland : Notes, p. 66.
  3. Voir Ferland : Notes, 59-61.
  4. Voir Ferland : Notes, 64-7.