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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Guillaume Bigot, né 1614, fils de Louis Bigot et de Bertranne Malescort, de Torcé[1] près Rennes, Bretagne, épouse à Québec, 8 septembre 1639, Marie, fille de Jacques Panie et de Marie Pouchet.

Jean Gory ou Goury, né 1611, fils de Hervé Gory et de Cateline Bourgeois, du Pont-Diard ou Pont-Aven, basse Bretagne, épousa à Québec, 12 septembre 1639, Isabeau, fille de Jacques Panie et de Marie Pousset, de Saint-Maclou, de Rouen. En 1642, à la suite d’un démêlé[2] avec M. de Montmagny, il fut amené à Montréal par M. de Maisonneuve.

Pierre Garemand dit le Picard, natif de Picardie, et sa femme, Madeleine Charlot, firent baptiser leur fille Marguerite, à Québec, le 10 décembre 1639. Ils étaient mariés depuis une dizaine d’années, puisque leur fille aînée, Nicole-Madeleine, était née en 1631. En 1642-43, cette famille vécut aux Trois-Rivières, mais elle alla bientôt s’établir au Cap-Rouge, près Québec, où les Iroquois enlevèrent le père le 10 juin 1653, avec son fils Charles âgé de huit ans. L’automne de 1655, les jésuites rachetèrent ce jeune garçon captif chez les Onneyouths ; nous voyons que plus tard, en 1676, Charles épousa Marie Gonnentenne et vécut à Québec.

Honorable homme Jean Cochon[3], né 1591, à Saint-Martin de Dieppe, Normandie, épousa Marguerite Cointal et en eut une fille, Marguerite, née 1620, laquelle épousa Jean Gangnon ou Gagnon, à Québec. À Dieppe, en 1622, Cochon s’était marié en secondes noces avec Jeanne Abraham, née 1603. Ils paraissent être venus au Canada vers 1638, peut-être dès 1634, et ils s’établirent au Chateau-Richer, où leur descendance existe encore. On compte dans celle-ci l’honorable Joseph Cauchon, journaliste vigoureux, homme politique éminent, aujourd’hui lieutenant-gouverneur du Manitoba.

Jean Gagnon, né 1611, fils de Pierre Gagnon[4] et de Renée Royer, de Tourouvre[5], Perche, épousa[6] à Québec, le 29 juillet 1640, Marguerite, née 1620, fille de Jean Cochon et de Marguerite Cointal, de Dieppe.

Le 14 février 1642, à Québec, Pierre Gagnon, né 1616, frère de Jean ci-dessus, épousa Vincente, née 1624, fille de Jean Desvarieux et de Marie Chevalier, de Saint-Vincent d’Aubermail, pays de Caux, Normandie.

À Québec aussi, le 30 septembre 1647, Mathurin Gagnon, né 1606, frère des deux Gagnon précédents, épousa Françoise, née 1634, fille de François Boudeau ou Godeau et de Jeanne Jehanne, de Guyon, Normandie.

De ces trois frères, établis au Chateau-Richer[7], sont sorties d’innombrables familles[8], répandues dans tous les lieux où l’on rencontre des Canadiens.

  1. Ferland, Cours, i, 511, et Notes, p. 27, dit Tourouvre, au Perche.
  2. Voir Ferland : Notes, p. 25.
  3. Telle était sa signature. Il mourut en 1673, au Chateau-Richer. Vers 1680, ses fils signaient Cauchon.
  4. Gaignon, Gangnon ou Gagnon.
  5. Ventrouze, au Perche, selon Ferland : Notes, 58.
  6. Le mariage eut lieu à la côte de Beaupré, en présence de Pierre Le Gardeur de Repentigny, Noël Juchereau des Chastelets et Jean Bourdon.
  7. Près de la rivière qui sépare Sainte-Anne du Chateau-Richer.
  8. M. Ernest Gagnon, musicien distingué, a réuni et publié plus de cent de nos chansons populaires. M. Ferdinand Gagnon, rédacteur du Travailleur, est le journaliste canadien le plus en vue aux États-Unis.