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Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome V, 1882.djvu/160

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CHAPITRE IX

1682 — 1715


Le pays des Sioux. — Le nord-ouest. — La baie d’Hudson. — Commerce des lacs. — Fondation du Détroit. — Guerre de la succession d’Espagne. — Incursions des Canadiens dans la Nouvelle-Angleterre et à Terreneuve.



L

a tendance des explorateurs était toujours de se porter vers le Mississipi ; c’est ce qui explique pourquoi la chaîne de lacs et de rivières qui commence à l’ouest du lac Supérieur pour finir à cinq cents lieues plus loin, aux Montagnes-Rocheuses, fut si longtemps négligée. En 1682, tandis que La Salle descendait le Mississipi jusqu’à la mer, Nicolas Perrot parcourait le pays des Sioux. L’année suivante, Du Luth de la Tourette eut mission de se rendre à Michillimakinac pour inviter les Sauvages du nord du lac Supérieur à cesser leur trafic avec les Anglais de la baie d’Hudson. Il établit (1684) un poste ou fort, appelé de son nom la Tourette, au nord du lac Nipigon, et que les Français conservèrent même après le traité d’Utrecht (1713) bien qu’il fut situé dans la zone cédée à l’Angleterre, car il était au delà de la hauteur des terres, à cent milles seulement du fort anglais nommé Albany.

Dans son mémoire sur les événements de cette époque, M. de Catalogne dit que peu de jours après l’arrivée de M. de Denonville (1685) ce gouverneur reçut des lettres de Michillimakinac ; « entre autres, M. de la Durantaye lui mandait que trois Français avaient eu la curiosité de connaître les routes de la baie d’Hudson, où ils purent rendre visite aux Anglais qui y faisaient le commerce. Les Anglais les reçurent gracieusement pendant quelques jours. Ayant pris congé d’eux, ils se retiraient le long de la mer. Le troisième jour, comme ils se reposaient, ayant laissé leur canot échoué, ne se doutant point de la marée, lorsque le canot fut en flotte un petit vent de terre le poussa au large sans qu’ils s’en aperçussent. Ainsi, ils se trouvèrent dégradés, ce qui les détermina à retourner par terre chez les Anglais. Il y avait des Anglais sur leur route qui chassaient. Lorsqu’ils aperçurent ces trois Français, ils en furent donner avis au commandant, qui les soupçonna de mauvais dessein et les fit arrêter,