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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

en valeur, Lessard la vendit, cent francs, au séminaire de Québec qui s’en fit accorder le titre le 19 octobre 1687 et commença à y établir des colons. Le 16 mars 1677, à madame de Lacombe-Pocatière, le fief Réaume, comté de l’Islet, une demie lieue de front au fleuve, à prendre depuis les terres du sieur Nicolas Juchereau de Saint-Denis, son père, sur deux lieues de profondeur. Le 17 mars 1677, à demoiselle Geneviève Couillard, la seigneurie de l’Islet, mesurant une lieue au fleuve, côté du sud, à commencer depuis les deux lieues promises à Noël Langlois en montant vers les terres appartenant à la demoiselle Amyot avec deux lieues de profondeur. Le 25 mai, 1677, à Noël Langlois, le fief de Saint-Jean-Port-Joly, mesurant deux lieues de front au fleuve, à commencer aux terres de madame de Lacombe-Pocatière et remontant jusqu’à la concession de demoiselle Geneviève Couillard. Langlois avait fait travailler sur cette seigneurie depuis trois ans. Jean Lerouge, arpenteur juré, en avait tracé les bornes. Le 26 juin 1677, à Mathieu Damours, la seigneurie de Matane, contenant une lieue et demie au fleuve sur une de profondeur[1]. Le 1er juillet 1677, à François Bélanger, les terres du fief Bonsecours, qui sont le long du fleuve, côté sud, entre celle qui appartient à demoiselle Geneviève Couillard, en remontant, jusqu’à celle de la veuve de Mathieu Amyot, sieur de Villeneuve, — soit une lieue et demie ou environ de front sur deux lieues de profondeur, dans le comté de Lotbinière aujourd’hui. Le 12 mai 1678, le roi accorde aux jésuites des lettres d’amortissement pour leurs seigneuries : de la ville et banlieue de Québec (au nombre de dix), de Notre-Dame-des-Anges, de Sillery, de Tadoussac, dix arpents à la rivière Saint-Charles, un fief à Beauport, l’île aux Ruaux, le fief Saint-Joseph, Batiscan, le cap de la Madeleine, l’île Saint-Christophe, le coteau Saint-Louis des Trois-Rivières, la banlieue des Trois-Rivières, Laprairie, quatre cents arpents à eux donnés par le sieur de la Martinière, et une lieue dans l’île Jésus, — les dégageant de toute redevance « à condition qu’ils mettront toutes les dites terres en culture et en valeur dans quatre années suivantes et consécutives. »[2] Le 8 octobre 1678, à Jean Crevier, sieur de Saint-François, la seigneurie de Saint-François-des-Prés, qu’il tenait de son oncle Pierre Boucher, et qui est connue à présent sous le nom de Saint-François-du-Lac. Le 25 octobre 1678, à Jacques Bizard, major de Montréal, l’île appelée Bonaventure (aujourd’hui Bizard) située entre celle de Montréal et l’île Jésus, avec les îles et îlets adjacents, vis-à-vis et au bas de la dite île.

Le 9 mai 1679, un nouvel arrêt de retranchement porté par le roi déclare que « le quart des terres concédées avant l’année 1665 et qui ne sont pas encore défrichées et cultivées seront retranchées aux propriétaires, considérant que les terres qui restent à concéder sont les moins commodes et plus difficiles à cultiver pour leur situation et éloignement des rivières navigables. »

Viennent ensuite d’autres concessions : Le 10 mars 1679, aux sieurs Jacques de Lalande et Louis Jolliet, tous deux demeurant à Québec, les îles et îlets appelés Mingan, côté nord du fleuve, qui se suivent jusqu’à la baie ou anse aux Espagnols, pour y faire des établisse-

  1. Voir Titres Seigneuriaux, I, 317. Bouchette : Dictionnaire, article « Matane. »
  2. Édits et Ordonnances, I, 102.