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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

les idées, les coutumes et la langue d’Albion. Ce rêve — car c’en était un — me devait pas se réaliser. Il n’en est pas moins vrai que sur les autres points, Murray parle de ce qu’il a vu — et que son opinion nous est éminemment favorable. Par malheur, elle ne fut pas assez connue de la nation anglaise pour arrêter les auteurs du mal.

Un corps, moins en état d’agir que les seigneurs et la noblesse, servit de point de ralliement à la nationalité française — ce fut le clergé. Il possédait suffisamment d’instruction pour donner de sages conseils au peuple ; et tout éloigné qu’il était de la chose politique, on consultait ses sentiments lorsque les ministres de la couronne éprouvaient le besoin de s’éclairer sur la situation de la colonie. Durant près d’un demi siècle les presbytères furent les lieux de rendez-vous des Canadiens qui se préoccupaient de l’avenir ; il sortit des conciliabules qu’on y tenait toute une classe nouvelle parmi nous : les hommes politiques — inutile de dire qu’ils étaient remplis de patriotisme.