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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Riches cités, gardez votre opulence
Mon pays seul a des charmes pour moi :
Dernier asile où règne l’innocence,
Quel pays peut se comparer à toi ?
    Dans ma douce patrie,
    Je veux finir ma vie ;
Si je quittais ces lieux chers à mon cœur,
Je m’écrierais : J’ai perdu le bonheur !

Si les hivers couvrent nos champs de glaces
L’été les change en limpides courants,
Et nos bosquets fréquentés par les grâces
Servent encore de retraite aux amants.
    Dans ma douce patrie,
    Je veux finir ma vie ;
Si je quittais ces lieux chers à mon cœur
Je m’écrierais : J’ai perdu le bonheur !

Le docteur Étienne-Pascal Taché publiait des études sur l’hygiène et sur le développement de la force physique. Le grand-vicaire Louis-Marie Cadieux et le révérend Auguste Chaboillez écrivaient des articles très remarqués dans les journaux que M. Ludger Duvernay imprimait aux Trois-Rivières, de 1817 à 1823. Amable Berthelot s’occupait d’archéologie et d’histoire, recueillant des matériaux pour notre bibliothèque nationale. Isidore Bédard, fils de Pierre, chantait dans des strophes émues, les souvenirs de notre passé, devançant d’un quart de siècle les poèmes inspirés de Crémazie :

Sol Canadien, terre chérie !
Par des braves tu fus peuplé ;
Ils cherchaient loin de leur patrie,
Une terre de liberté.
Nos pères sortis de la France
Étaient l’élite des guerriers,
Et les enfants de leur vaillance
Ne flétriront pas les lauriers.

Si Québec ne possédait plus de journaux français, on y rencontrait cependant une foule de personnes qui faisaient leurs délices de l’étude, et c’est dans ce cercle d’élite que la Société Littéraire et Historique vit le jour, en 1827. Celui qui fut l’âme de la nouvelle organisation était un savant modeste dont toute la carrière fait honneur au nom canadien : George-Barthélemi Faribault.

Barthélemi Faribault, né à Paris, en 1713, émigra dans la Nouvelle-France, en 1751, avec un détachement des troupes, dans lequel il remplissait un emploi. Il fut secrétaire de