du parlement, conseiller législatif, grand-voyer, surintendant des postes, ce dernier mena une vie très active et mourut dans son manoir seigneurial le 18 septembre 1809.
Pierre-Amable de Bonne de Misède (et non Mizèle) était fils de M. de Bonne de Lesdiguières, chevalier de Saint-Louis, originaire du Languedoc, neveu de M. de la Jonquière, capitaine au régiment de Condé, tué au siège de Québec. Rempli de talents et d’une activité hors ligne, Pierre-Amable se fit remarquer de ses compatriotes dès le commencement de sa carrière. Il était à la tête du comité qui reçut le duc de Kent. Ses votes furent d’abord indépendants, plus tard il appuya l’oligarchie. Les Anglais lui reprochaient d’avoir envoyé son fils servir sous Napoléon ; le pauvre enfant fut tué par un boulet et la famille de Bonne n’eut pas d’héritier de son nom. Juge, colonel de milice, seigneur de plusieurs fiefs, chef d’un parti politique, il a été très en vue durant une vingtaine d’années.
Jacques Baby, seigneur de Ranville, officier au régiment de Carignan, était natif de la Guienne. Il épousa (1670) Jeanne Dandonneau du Sablé, s’établit marchand à Champlain, et y mourut en 1688. Parmi ses nombreux enfants, nous en citerons deux, Jacques et Raymond, qui furent les souches des principales branches de cette famille.
1. Jacques, né en 1673, se mit dans le commerce aux Trois-Rivières, visita le Détroit en 1703, épousa Madeleine Véron de Grandmesnil, aux Trois-Rivières, le 4 février 1709, et vécut dans cette ville jusqu’à son assassinat arrivé en 1724. Les coupables n’ont jamais été découverts. Pierre, l’un de ses fils, né aux Trois-Rivières (1721) épousa, dans cette ville (22 avril 1748) Thérèse Véron de Grandmesnil, devint un citoyen notable de l’endroit, favorisa les troupes américaines en 1775, fut envoyé prisonnier sur les navires du roi à Québec en 1776, s’occupa de politique pour l’octroi d’une constitution (1784) et mourut vers 1800.
2. Raymond, né en 1688, était officier au Détroit en 1704 ; il demeura ensuite à Montréal et y contracta mariage (9 juin 1721) avec Thérèse, fille de Louis Lecompte-Dupré et de Catherine Saint-George et mourut en 1738, laissant plusieurs enfants, dont l’un, Jacques Dupéron Baby, né vers 1737, prit part aux batailles de la Monongahéla, Abraham et Sainte-Foye. Il se maria, au Détroit, la 20 novembre 1760, avec Suzanne de Lacroix-Rhéaume. Placé à la tête d’un commerce de pelleteries très prospère, il parvint en peu de temps à acquérir une forte influence parmi les sauvages. Durant le siège du Détroit (mai et août 1764) il usa de son ascendant sur Pontiac pour protéger les Canadiens et tout en secourant la garnison de la ville, il recevait dans sa maison de campagne le redoutable chef des bandes qui tenaient toute la contrée en alarme. Peu après, il fut nommé surintendant des sauvages. Ayant servi la cause anglaise avec zèle, de 1775 à 1783, il perdit ses nombreuses propriétés situées dans les environs du Détroit. Lorsqu’il s’aperçut que le traité de 1783 englobait une partie de ses terres dans les limites des États-Unis, il traversa la rivière Détroit et, suivi de plusieurs colons, fonda une paroisse dans le township d’Yarmouth[1] (Sandwich) comté d’Essex. Lord Dorchester, le nomma juge en 1788. Son influence était générale parmi
- ↑ Le colonel Thomas Talbot, arrivé en 1803 pour fonder Port Talbot, se plaignait du voisinage des Canadiens de M. Baby et disait : « Ce ne sont pas gens qui me conviennent. Leurs idées étroites en religion les place en travers des peuples civilisés. Ils ne respectent point le Dimanche, n’épousent point notre cause et se conduisent selon leur fantaisie ! »