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Le Rêve du Capitaine


(D’après l’anglais de J. A. H, Leeds, de Mégantic).



NOTRE époque peut se nommer à juste titre l’âge du doute. La civilisation, avançant toujours, s’est débarrassée de toute croyance qui ne se base point sur des faits patents, des choses tombant sous les sens et démontrables géométriquement. On refuse d’abord de croire, puis on fait une question ouverte de l’événement et l’on n’accepte de croire après cela que si l’on veut bien se rendre au résultat de l’épreuve faite. On scrute avec soin, on conteste jusqu’à la foi de nos pères ; la présente génération va plus loin : elle rejette assez souvent cette même foi, afin de ne pas avoir à s’en occuper. Ce sentiment étant devenu presque général, il s’en suit que les histoires de l’autre monde, ou n’importe quels traits plus ou moins surnaturels ne sont plus considérés que comme d’absurdes inventions, et ceux qui osent élever la voix contre cette tendance universelle sont vite accablés de ridicules et de brocards.

Puisque l’on s’est mis à nier l’existence des spectres, des fantômes, des revenants de toute nature, en dépit de milliers de témoignages classiques et autres, doit-on