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les forges saint-maurice

mis le roi dans la nécessité de faire de nouvelles avances. La somme convenue avec le sieur de Francheville n’était que de dix mille francs ; on l’a portée à cent mille pour la nouvelle compagnie, et voilà qu’une nouvelle avance de quatre-vingt-deux mille six cent quarante-deux francs devient nécessaire. Elle sera accordée, mais il faut stipuler que le remboursement pourra être exigé partie en fer partie en argent. Deux des barres de fer qui ont été essayées se trouvent de la qualité dite « fer de roche » qui est un peu inférieure à celle de Berry ; la troisième est égale en qualité à ce dernier fer. Il sera inutile de proposer d’autres avances.

Le président du conseil de la marine et des colonies écrit à Beauharnois, le 13 mai 1738, que la compagnie des forges du Canada s’étant engagée de livrer en 1739 quatre cent milliers de fer pour les arsenaux de la marine, à dix francs par millier au-dessous du prix de France, il faudrait envoyer les spécifications de ce dont on a besoin en ce genre. Il ajoute que l’usine de Saint-Maurice ne fabrique pas encore les fers de fonderie, ni les fers ronds.

Pour se conformer à l’arrêt du roi du 22 avril 1737, Louis-Jean-Baptiste Fafard de Laframboise, substitut du procureur du roi aux Trois-Rivières, « tenant le siège rue Saint-Pierre », et Olivier de Vezain « intéressé et directeur préposé à la conduite des Forges », ont requis le greffier Pressé de se transporter aux Forges, et le dit Pressé étant arrivé aux Forges le 7 octobre 1738, il lui fut déclaré par Jean-Baptiste Délorme, maître-fondeur, que le feu avait été mis au fourneau le 20 août précédent, entre onze heures et midi. Sur ce, Pressé, greffier et notaire, retourne aux Trois-Rivières et dresse le même jour un acte constatant la date de l’allumage du fourneau, pour que le tout soit porté à la connaissance du roi et de son conseil[1]

  1. Ce document est conservé aux archives judiciaires de