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PRÉFACE

Les Forges Saint-Maurice n’existent plus. Il ne reste que des vestiges de leur vie d’autrefois, et ce lieu est devenu presque solitaire. De nos jours, de rares touristes qui soupçonnent ce que durent être les « vieilles Forges », attirés par les légendes qu’elles ont laissées dans la mémoire du peuple des environs, n’y trouvent que les décombres de la « grande maison » en ruine, les restes croulants d’un haut-fourneau, une cheminée de fonderie, la chapelle bien conservée que fréquentent encore les « habitants » de la région voisine, quatre ou cinq maisons, un moulin à farine, mais rien du joyeux village naguère si renommé, ni de la remarquable population d’il y a cent, cent cinquante ans.

C’était pourtant le siège d’une industrie métallurgique florissante, restée sans analogie dans l’histoire de la colonisation française, qui a duré plus d’un siècle. La plupart de nos œuvres historiques, certains livres spéciaux contiennent plus d’une mention de ces Forges Saint-Maurice, mais les écrivains n’en ont parlé qu’en passant. Depuis que le jeu des facteurs économiques a refroidi leurs hauts-fourneaux, elles sont rentrées dans l’oubli ; le mystère enveloppe un