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PAPINEAU ET SON TEMPS

geant les travaux les plus divers, de cinq heures du matin à sept heures du soir. Oh ! j’oubliais — j’ai fait planter 150 pommiers et un plus grand nombre d’arbres d’ornement… »

Louis-Joseph, qui fut admis avocat le 9 mai 1810, était entré au parlement dès 1808, comme représentant du comté de Chambly (Kent), et depuis lors jusqu’à 1834 il s’est fait élire dix fois.[1] On raconte qu’il se contenta durant les sessions de 1808 et de 1809 de suivre avec attention les pratiques et usages de la chambre d’assemblée, afin de se mettre au courant de ce mécanisme assez compliqué et qu’il faut absolument connaître si l’on veut prendre part aux travaux des législateurs.

En 1810, son père, reprenant la place qu’il avait occupée avec tant d’éclat l’espace de douze ans, n’avait pas encore ouvert la bouche lorsque le fils se leva pour faire une observation au sujet d’un projet de loi soumis à la chambre. On lui répondit de manière à rebuter un jeune homme ordinaire, mais le lion sentit la piqûre ; il attaqua le bill sous toutes ses faces, le démolit et termina en proposant sur le même sujet une mesure préparée par lui et qui passa comme une lettre à la poste.

En sortant de cette séance, Joseph Papineau, père, dit aux membres qui l’accompagnaient :

— Qu’avais-je besoin de me faire réélire ! Vous avez dans celui-là mieux que moi.

On voulut savoir de Louis-Joseph Papineau où il avait appris le métier de la parole. Sa réponse devrait

  1. En 1808, 1810 et 1810, Kent (maintenant Chambly) ; 1814, 1816, 1820, 1824, 1827, 1830, Montréal-Ouest ; 1834, Montréal-Est.