Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
PAPINEAU ET SON TEMPS

être méditée par tous ceux qui se destinent à la vie publique :

— Je me suis exercé dans notre petit cercle littéraire de Québec.

C’était pourtant une réunion bien humble que cette académie d’écoliers, mais il en est sorti sept ou huit hommes brillants qui n’auraient pu se former ailleurs que là et dont la carrière a dépendu de cette heureuse circonstance.

De Gaspé, condisciple de Louis-Joseph Papineau, dit que la renommée du jeune Papineau « l’avait précédé avant même son entrée au séminaire de Québec. Tout faisait présager, dès lors, une carrière brillante à cet enfant précoce, passionné pour la lecture, et dont l’esprit était déjà plus orné que celui de la plupart des élèves qui achevaient leur cours d’études. Il jouait rarement avec les enfants de son âge, mais lisait pendant une partie des récréations, faisait une partie de dames, d’échecs, ou s’entretenait de littérature, soit avec ses maîtres, soit avec les écoliers des classes supérieures à la sienne. L’opinion générale était qu’il aurait été constamment à la tête de ses classes, s’il n’eût préféré la lecture à l’étude de la langue latine ».

Remarquons que Louis-Joseph Papineau a fait son éducation au séminaire de Québec.[1] Toutefois sa famille demeurait à Montréal ; comme la législature siégeait à Québec, le père et le fils avaient souvent l’occasion de se trouver ensemble. On peut dire que le fils était élevé dans l’atmosphère politique, au milieu d’hommes qui se nommaient Bédard, Chartier de Lotbinière, Borgia, Debartzch, Neilson, Papineau, le seul

  1. De vingt-deux écoliers entrés en rhétorique en 1802, il était le seul survivant en 1855.