Aller au contenu

Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
PAPINEAU ET SON TEMPS

généreuses, mais aussi le courage de les mettre au jour à leurs risques et périls. C’étaient les rebelles, dit-on. Parce qu’ils ont devancé les Anglais en demandant la jouissance des libertés anglaises ? Songe-t-on que leurs idées sont devenues celles des loyaux sujets anglais de ce pays ? Il n’y a pas ici de simples nuances ou manières de comprendre, il y a couleur tranchée et une seule méthode, rien d’ambigu. Ce qui est bon pour les autres races était également bon pour les Canadiens. Est-ce donc à dire que lorsque les Anglais épousent des opinions rebelles, celles-ci deviennent des vertus ? C’est comme 1837 : on persiste à dire que les Canadiens ont mal agi à cette époque ; néanmoins on se montre très fier des conquêtes accomplies par le sacrifice du sang et de la fortune des prétendus rebelles.

Dans son enquête, en 1828, John Neilson dit : « De 1792 à 1806, les mesures du gouvernement étaient communément soutenues par la majorité de la chambre d’assemblée. Le changement qui a eu lieu en 1807 est attribuable à sir James Craig, qui se conduisit d’une manière très violente envers la chambre d’assemblée et envers le peuple en général. Ce fut la fin de l’influence de l’administration, parce que cette conduite impliquait non seulement le gouverneur, mais tous les individus qui étaient dans les emplois du gouvernement. »

L’assemblée législative a fréquemment déclaré qu’elle croyait avoir le droit d’affecter les deniers de la province aux différentes branches du service public, en vertu de l’Acte de Québec de 1774. L’acte déclaratoire de 1778 dit que les deniers prélevés dans les colonies seront utilisés par les législatures des colonies,