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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/66

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PAPINEAU ET SON TEMPS

Grande-Bretagne devenues indépendantes, mais se rapprochant plus que jamais de leur ancienne métropole.

Tout de même, Pitt avait une singulière conception en pensant que plus il nous isolerait, plus il nous laisserait à nous-mêmes et plus nous deviendrions Anglais ! Les Canadiens étaient tous cultivateurs : la plupart des Anglais étaient commerçants. Afin d’échapper à l’influence que ces derniers exerçaient à Londres, l’assemblée législative proposa la nomination d’un agent résidant près le ministère britannique pour représenter les intérêts de la province.

Avant 1774, les colonies de la Nouvelle-Angleterre avaient chacune un agent à Londres ; ces fonctionnaires étaient nommés par les législatures intéressées. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick ont eu à leur tour de semblables agents.

Pierre Bédard fut le premier qui demanda la permission pour le Bas-Canada d’avoir un agent en Angleterre. C’était en 1809. Le gouverneur fit dire à Bédard de se taire. La chambre, passant par dessus cette rebuffade, vota une adresse au prince régent, déclarant que ladite adresse lui serait portée par Bédard. On vota une autre adresse au gouverneur, le priant d’avancer à Bédard la somme de trois mille louis courant, à prendre sur l’argent non encore affecté à aucun service, puis, dès le lendemain, la chambre changea d’avis et demanda au gouverneur de nommer un messager pour porter l’adresse au régent. Le gouverneur répondit qu’il choisirait un messager lorsque les frais de son voyage auraient été votés. Le désaccord entre les deux chambres empêchait la réalisation de ce projet, et la chose en resta là. Cette question n’était pas encore réglée en 1837. Elle était au