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Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 13, 1925.djvu/92

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papineau et son temps

mieux organisés, gardaient le pouvoir plus longtemps et c’étaient les prêcheurs de réforme. Sous Guillaume III et les deux premiers George ils avaient les rênes de l’administration. George III les tint longtemps dans l’opposition mais finit par les accepter bien malgré lui. Plus tard le programme des whigs triompha et devint loi.

Le régime politique actuel est ancien par sa base mais nouveau dans son opération. Ainsi, quand l’Angleterre, il y a cent ans, refusait à la chambre d’assemblée du Canada la nomination des juges, greffiers, etc., c’est que sa chambre des Communes ne possédait pas ce droit. Quand on ne nous montrait que telle ou telle partie des comptes publics c’était que la même chose avait lieu aux Communes. Ensuite, les réformes se produisant là-bas, on nous les passa les unes après les autres, quelquefois à contre cœur, et voilà comment, depuis 1848, bien des changements avantageux sont survenus chez nous. L’honneur d’avoir conçu ces réformes revient au Canada autant qu’au parti whig anglais.

On lit dans un livre récent : « Avec la reine Victoria s’ouvre l’ère des libertés politiques. » Entendons-nous mieux que cela. L’agitation en faveur des réformes datait de cinquante ans dans la chambre des Communes. Tout d’abord, la nation s’y montra indifférente. Avec le temps la propagande gagna du terrain et en 1829 eut lieu l’émancipation des catholiques, puis en 1832 le remaniement des sièges électoraux. La porte était ouverte. La reine Victoria, en 1837, ne prévoyait ni ne désirait d’autres réformes. Elle a été toute sa vie revêche à l’action des démocrates. Néanmoins, c’est durant ce long règne que morceau par