Page:Sun Zi - L’Art de la guerre, les treize articles, 1996.djvu/72

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dans le lieu le plus avantageux, ne vous amusez point à vouloir l’en déloger en employant les stratagèmes communs ; vous travailleriez inutilement. Si la distance entre vous et lui est assez considérable et que les deux armées sont à peu près égales, il ne tombera pas aisément dans les pièges que vous lui tendrez pour l’attirer au combat : ne perdez pas votre temps inutilement, vous réussirez mieux d’un autre côté.

Ayez pour principe que votre ennemi cherche ses avantages avec autant d’empressement que vous pouvez chercher les vôtres : employez toute votre industrie à lui donner le change de ce côté-là ; mais surtout ne le prenez pas vous-même. Pour cela, n’oubliez jamais qu’on peut tromper ou être trompé de bien des façons. Je ne vous en rappellerai que six principales, parce qu’elles sont les sources d’où dérivent toutes les autres.

La première consiste dans la marche des troupes. La deuxième, dans leurs différents arrangements. La troisième, dans leur position dans des lieux bourbeux. La quatrième, dans leur désordre. La cinquième, dans leur dépérissement. Et la sixième, dans leur fuite.

Un général qui recevrait quelque échec, faute de ces connaissances, aurait tort d’accuser le Ciel de son malheur ; il doit se l’attribuer tout entier.

Si celui qui est à la tête des armées néglige de s’instruire à fond de tout ce qui a rapport aux troupes qu’il doit mener au combat et à celles qu’il doit combattre ; s’il ne connaît pas exactement le terrain où il est actuellement, celui où il doit se rendre, celui où l’on peut se retirer en cas de malheur, celui où l’on peut feindre d’aller sans avoir d’autre envie que celle d’y attirer l’ennemi, et