Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/2

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roient aux devoirs qu’ils se sont imposé, ils trahiroient la Cause qui leur a été confiée, & qui leur est commune avec leurs Frères, s’ils gardoient le silence dans une occasion aussi importante, dans une circonstance qui peut être décisive pour eux.

La Motion de M. Curt a été débattue dans votre Séance du premier de ce mois ; elle a été soutenue, dans tous ses points, par les Députés des Colons blancs ; mais personne, dans l’Assemblée, n’a totalement adopté le système qu’ils avoient proposé.

Ceux de MM. les Représentans de la Nation, qui leur ont été les plus favorables, ont demandé que ce Comité fût composé, par tiers, de Magistrats, de Négocians & de Colons ; d’autres ont pensé que ces Colons ne devaient pas y être du tout admis :

« Enfin, plusieurs, & nous avons cru voir que c’étoit le plus grand nombre, se sont élevés contre le Comité Colonial.

Nous l’avouerons, Nossseigneurs, nous avions cru que parmi les moyens qu’invoqueroient respectivement les Défenseurs & les Adversaires de la Motion, notre cause, nos droits, nos intérêts, nos infortunes ne seroient pas entièrement oubliés ; cependant, vous l’avez vu, personne ne s’est élevé en notre faveur ; personne ne s’est occupé de nous.