Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/3

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C’est ainsi que les Citoyens de Couleur, toujours voués à la honte, au mépris, sont encore menacés d’un oubli qui pourroit devenir la cause de leur perte, la source de leur ruine.

Les Députés des Colons Blancs vous ont fait un long & fastueux détail de l’état présent & passé des Colonies ; ils vous ont dépeint les abus de l’autorité, dont ils disent être les victimes ; ils se sont élevés contre le Gouvernement, les Ministres & leurs Agents ; l’un d’eux, en vous annonçant la dénonciation prochaine d’un Ministre, qu’il dit étre justement exécré des Colonies, quoique sa réputation soit intacte, & que la classe la plus infortunée des Colonies n’aie eu qu’à se louer de sa justice & de son humanité ; l’un d’eux, disons-nous, s’est encore plus fortement récrié contre le régime de Saint-Domingue, contre la tirannie des Administrateurs, le despotisme & l’avilissement du Tribunal unique que les Ministres y ont établi ; mais, semblable à ses Collègues, il a gardé le silence le plus profond sur les Citoyens de couleur : il veut être le Représentant, l’organe, le Défenseur des Colonies, & cependant il a négligé la majeure partie de leurs Habitans pour vous intéresser en faveur de cent mille Citoyens de la Métropole, qu’il suppose