Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/5

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lorsqu’il y a tant de choses à dire, tant de choses à faire, tant d’abus à redresser ?

Nosseigneurs, la nouvelle de l’insurrection de la Martinique n’est rien moins que certaine Nous avons reçu une Lettre du 12 Octobre, signée par douze Citoyens, & cette Lettre n’en parle pas. Auroient-ils gardé le silence, si, comme on ne cesse de l’affirmer, depuis que nous nous présentons à vos Assemblées, la Colonie avoit été en feu ? Le Gouvernement lui même n’en seroit il pas instruit ? Vous le laisseroit-il ignorer ? Nous ne saurions le présumer.

Après avoir excité votre intérêt, on vous a parle des abus qui régnent dans les Colonies ; on vous a parlé d’une manière générale des excès auxquels se portent les Administrateurs & leurs Agens : mais on ne vous a point parlé de la tirannie des Blancs, de leur despotisme, de leur cruauté. Eh bien ! nous en parlerons nous-même : & puisque nos ennemis nous y forcent, nous publierons, & vous en frémirez, nous publierons les preuves authentiques du régime honteux, sous lequel les Citoyens de couleur ont toujours vêcu.

Et qu’on ne dise pas que nos plaintes sont imaginaires ; que les faits sont controuvés ; ce sont nos adversaires ; eux-mêmes qui vont nous en fournir les preuves ; c’est