Page:Supplique et petition des citoyens de couleur des isles & colonies françoises.djvu/6

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M. Moreau de S.-Méry, Auteur, que nous prendrons la liberté d’opposer aux Députés des Colons blancs,[1]

Nous avons dit, & malgré la dénégation hazardée par quelques Députes des Colons blancs, nous ne cesserons de repéter que l’ambition, la fausse politique, & sur-tour le préjugé le plus avilissant avoient introduit & perpétué, dans nos Isles, une seconde classe de Citoyens que les loix primitives avoient proscrit.

Contre les intentions bienfaisantes du Souverain, contre les vûes paternelles, les citoyens de Couleur ont toujours été confondus avec les Esclaves. Quarante-mille François ont été confondus avec les Esclaves ; ils ont été privés des droits de cité, & leurs gémissements circonscrits dans nos Isles, ne sont jamais parvenus jusques au Souverain.

Au mépris des Articles LVII & LIX de l’Édit de 1685, « qui veulent que les affranchissements tiennent lieu de naissance dans les Isles ; & que les Affranchis, & à plus forte raison leurs descendants, jouissent des mêmes droits, priviléges & immunités dont jouissent les personnes li-

  1. M. Moreau de S.-Méry a recueilli, dans un Ouvrage en 5 vol. in-4o, les Loix, Édits, Arrêts, Ordonnances & Réglemens des Colonies françoises de l’Amérique, sous le vent.