Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

part de ceux qui me lisent et s’il m’avait été accordé des mains de profanateur, je craindrais moins de toucher à ce sujet redoutable. C’est peut-être ce que j’ai rencontré de plus troublant… Mais rassure-toi, ô mon cœur, personne n’y comprendra rien. Si je dis tout, les pénétrants croiront à une simple fumisterie, et, si je me réserve, les pénétrés affirmeront que je suis congénitalement enclin à une déplorable exagération.

« Quelqu’un veut-il voir Cléopâtre au lit ? » Cléopâtre morte et puante ? Quelqu’un a-t-il lu le dernier livre de Huysmans, œuvre morbide et désolée dont le titre, A Rebours, ne montre pas, par malheur, l’effroyable profondeur de spiritualisme et la surprenante énergie de réprobation, au nom de l’idéal saccagé ?

Eh bien ! Huysmans le naturaliste, l’auteur des Sœurs Vatard, le collaborateur de Zola et de sa répugnante clique dans les Soirées de Médan, s’offre aujourd’hui comme le lamentateur solitaire du spiritualisme chrétien décédé. Cela est infiniment inattendu, infiniment étonnant, c’est peut-être ce qu’on pourrait imaginer de plus confondant, mais cela est, — Dieu sait avec quelle intensité !

Son livre, espèce d’autobiographie lapidaire, à