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Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/38

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« Qu’était, en somme, auprès de l’horrible magnificence des machines — cette seule beauté que le monde moderne ait pu créer — le travail anodin des champs ? Qu’était la récolte claire, la ponte facile d’un bienveillant sol, l’accouchement indolore d’une terre fécondée par la semence échappée des mains d’une brute, en comparaison de cet enfantement de la fonte copulée par l’homme, de ces embryons d’acier sortis de la matrice des fours, et se formant, et poussant, et grandissant, et pleurant en de rauques plaintes, et volant sur les rails, et soulevant des monts et pilant des rocs !

« Le pain nourricier des machines, le dur anthracite, la sombre houille, toute la noire moisson fauchée dans les entrailles mêmes du sol, en pleine nuit, était autrement douloureuse, autrement grande ! »

Les citations pourraient être infinies. Mais cette page n’est-elle pas singulièrement magnanime, en somme, pour un méprisant de cette envergure ?

Il faudrait se borner, sans doute, mais le moyen de ne pas offrir encore aux friands de poésie cette savoureuse et suprême tranche :

« La nuit devenue plus opaque, semblait monter de la terre, noyant les allées et les massifs, condensant les buissons épars, s’enroulant aux