Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/53

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« se croiser les bras » en écoutant les insipides propos d’une société qui va mourir.

Pourquoi donc, en ce cas, parler avec respect de la prière ? Pourquoi des phrases, plusieurs fois centenaires, hélas ! sur la paix du cloître, sur la suavité des émotions religieuses, sur l’enviable candeur des humbles ? Pourquoi surtout cette obsession maladive d’un satanisme orthodoxe qu’il est impossible d’admettre sans la plus formelle adhésion aux enseignements du Catholicisme ?

Il fallait choisir ou, du moins, se taire, si on était assez sopranisé par le scepticisme pour n’avoir plus la virilité d’un choix. Nul byzantin littéraire n’a le droit d’attenter aux âmes et c’est un enfantillage criminel d’accuser l’Église — en la prenant au sérieux — quand on ne peut pas étayer son blâme sur des considérants éternels.

La seule excuse de ce lamentable écrivain, c’est l’inconscience dont j’ai parlé. Huysmans a souvent exprimé son mépris et sa haine du « dilettantisme en art » et il ne se doute pas qu’il fait du dilettantisme religieux, ce qui est plus grave et certainement plus dénué de génie, s’il est possible.

Plus qu’aucun autre, cependant, il avait été averti. On sait que, pendant cinq ans, il fut l’in-