Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/62

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roman, il ne ferait dire à personne : Je vous aime, — sacrifiant ainsi l’exactitude matérielle dont se glorifie le naturalisme à la ténébreuse injonction d’un Maître qu’il ne connaît pas.

Cette parole a quelque chose de panique, lorsqu’on y songe.

Mais je ne crois pas qu’il écrive beaucoup, désormais. Après Là-Bas, il doit être épuisé de notes, comme on est épuisé de sang, et que diable voulez-vous qu’il dise quand il n’en a pas ?

Schopenhauer n’est pas infini et ce n’est vraiment pas une destinée littéraire de ressasser et de retaper éternellement les épiphonèmes sentencieux de ce très bas cuistre.

La mosaïque des mots ou des phrases, quelque surfine et compliquée qu’on la suppose, ne mène pas non plus infiniment loin, surtout quand l’esprit d’un écrivain n’a ni vestibule ni paroi.

Et puis, d’ailleurs, quoi profaner maintenant ? Que reste-t-il à polluer et à gâter ? Je ne suis pas bégueule, mais il y a vraiment trop d’ordures de la dégoûtation surabonde en ce bréviaire de suggestions sacrilèges que le Moyen Âge aurait fait brûler avec des copeaux fangeux !

Quand on pense à la tache affreuse que ce livre