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Envelopper Douai de ses anneaux de fer,
Mettre un pied insolent dans son flanc entr’ouvert
Et… Mais Gayant paraît, la colonne est brisée
Et la horde normande au loin est dispersée !!
Tout Douai le contemple : à ses cheveux épars,
À la mâle fierté dont brillent ses regards,
À sa haute stature, à sa voix formidable,
À voir le lourd angon que sa main redoutable
Brandit et lance au loin avec dextérité,
Chacun dit : « Dieu ! j’ai vu l’ange de la cité
« Apportant l’épouvante et la mort sous ses ailes !… »

Cy s’arrêtent les dicts et cronicques fidèles4.

Tel est, ô mon enfant, le terrible récit
Que cet historien à nos aïeux apprit.
Il aimait son héros. Sainte était sa croyance !
En faut-il plus à qui chérissant la vaillance,
Le noble dévoûment pour la patrie en deuil,
D’un modeste laurier veut orner un cercueil,
Ou fêter, sous l’aspect d’un beau géant postiche,
Le sauveur d’une ville industrieuse et riche ?

Alors d’un air surpris, le curieux enfant