Aller au contenu

Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voilà l’opération achevée. En la récapitulant, on voit qu’elle se compose de quatre parties :

1o Le tracé des zones de défense ;

2o Le boisement de ces zones ;

3o La plantation des berges vives ;

4o La construction des barrages en fascines.

Une chose reste encore à établir : je veux parler de l’ordre dans lequel il conviendra de pousser les travaux. Cet ordre, loin d’être arbitraire, est un élément capital, et la condition la plus essentielle du succès.

J’ai déjà si souvent fait ressortir dans le cours de ce travail la nécessité d’attaquer les torrents dans leurs sources mêmes, que je crois inutile d’y revenir encore. Ainsi donc, c’est dans les parties les plus élevées que les travaux seraient d’abord entrepris : ils avanceraient de là vers les parties basses. Non-seulement on commencerait par planter le bassin de réception avant de s’occuper des zones inférieures ; mais dans ce bassin même, on remonterait d’abord aux plus hautes ramifications, on s’élèverait au delà des dernières traces du lit, et jusqu’à ces pentes abruptes, sillonnées de ravins, que les eaux forment et déforment à chaque orage ; c’est là qu’on établirait les premiers travaux : on descendrait ensuite vers le bas, mais en s’assurant que les parties qu’on laisse derrière soi sont bien consolidées.

Telle serait, considérée d’une manière générale, la méthode à suivre pour éteindre les torrents. — Je vais examiner quelles sont les chances du succès.