cède souvent 800 mètres. Dans cette large section, l’espace que mouille la rivière, dans ses plus forts débordements, n’est pas de plus de 50 mètres. Il n’est pas de 30 mètres, pendant l’étiage. Mais comme cet espace varie sans cesse, et qu’il se transporte sur des points toujours différents, la plage entière est menacée par les eaux, et elle leur appartient dans toute son étendue.
Ces divagations causent au pays de grandes pertes, et par les cultures qu’elles envahissent, et par les terrains qu’elles empêchent de livrer à la culture. Elles ont provoqué de nombreux endiguements, dans toutes sortes de systèmes, dans toutes sortes de formes, et qui méritent une étude particulière[1]. On y puise d’utiles observations, pour éclaircir le parallèle tant débattu des épis et des digues continues.
Il y a dans le département quatre cours d’eau qui réunissent de la manière la plus complète les caractères que je viens de décrire ; ce sont :
- La Durance,
- Le Grand-Buëch,
- Le Petit-Buëch,
- Le Drac[2].
La deuxième classe comprend les cours d’eau que j’appellerai rivières torrentielles. Ils correspondent aux torrents-rivières de Fabre ; ils forment les affluents principaux des rivières. Leurs vallées sont moins longues, plus resserrées, et divisent les montagnes en chaînons. Les variations de leurs pentes sont plus rapides. Leur volume d’eau est moins considérable. Ils ne divaguent pas ou divaguent peu, parce que leurs berges sont plus solides et mieux encaissées. Leur pente n’excède pas 6 centimètres par mètre. Dans ce genre se placent :
- Le Guil,
- La Romanche,
- La Gironde,
- La Clarée,
- La Vence, etc.
Les torrents forment la troisième classe. Ils coulent dans des vallées