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CHEIKH ALI.

que l’homme ne peut à son gré éteindre ou allumer, lorsqu’une nombreuse troupe de cavaliers est apparue sur les pentes douces du tumulus. Des Arabes coiffés de la couffè et de la corde de chameau, vêtus d’une chemise aux interminables manches pointues, couverts d’un aba de laine, armés de fusils à pierre, ouvrent la marche et sont suivis d’autres nomades, porteurs de longues lances. Derrière ce premier groupe s’avance un homme d’un certain âge — sa barbe est teinte en rouge — monté sur une belle jument blanche. Cheikh Ali, l’homme à la barbe acajou, est le chef de cette tribu dont les feux ont attiré hier mon attention ; c’est le gros bonnet de la plaine de Suse. Un tapis est étendu sur le sol, et chacun de nous prend place vis-à-vis du cheikh.

CAVALIER ARABE ET SES PETITS ENFANTS.

Le nouvel arrivant ne parle pas persan ; Mçaoud se présente comme interprète, mais s’acquitte si mal de ses fonctions, qu’il faut recourir à un domestique indigène. Chacun y met du sien, excepté le cheikh, dont le mutisme ne me semble pas encourageant. S’il paraît décidé à nous vendre beurre, moutons, poulets et œufs, il refuse de nous procurer des ouvriers. Est-ce méfiance, crainte de l’autorité