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LORIS

salle à manger et un laboratoire d’histologie, un véritable camp autour de nos deux tentes blanches. Les Loris se nourrissent mieux que les Dizfoulis. Une fois par jour j’aperçois le vieux gardien des capars s’absorbant, grave et solennel, dans la confection du pilau, puis arrivent de la tribu œufs, poules et agneaux. Habillés à la dernière mode de Dizfoul, mais vêtus d’étoffes sombres, les nomades persans portent le bonnet de feutre brun, la chemise courte aux longues manches, les deux vestes tombant sur le large pantalon bleu ou vert, et sont tous les propriétaires légitimes d’un immense manteau sans couture, l’aba de laine brune, qui les abrite du froid et de l’humidité des nuits.

CAPAR DES OUVRIERS LORIS.

Dépouillés de ce vêtement distinctif, on ne saurait cependant les confondre avec leurs voisins, tant leur aspect est différent, leur allure plus noble et plus fière. Braves sans exagération inutile, grands voleurs de buffles ou de moutons, très craintifs de l’autorité civile, tellement ignorants que leur chef reconnaît à peine le cachet de son maître, les Loris professent, comme tous les nomades, une religion des plus calmes. Monothéistes, mais superstitieux, ils peuplent la plaine de leurs chimériques conceptions et se montrent en somme les plus accommodants des musulmans. Le tombeau