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À SUSE.

Marcel répondit en fixant à l’automne la reprise des travaux, et, relevant l’orateur, qui venait embrasser la poussière de ses chaussures, il abandonna ses mains aux humides baisers de la députation. Ce fut un dur moment ! Mais on n’est pas salué tous les jours hakemé bozorg, mouchteïd et Salomon !

13 mai. — Hier, au coucher du soleil, cinquante-cinq caisses quittaient le camp. Elle contiennent la frise des lions et la rampe d’escalier. Les objets qui ne pouvaient être emportés faute de moyens de transport ou d’autorisation, ont été enfouis dans des tranchées repérées sur un plan.

KELEK HORS DE L’EAU.

Nos jeunes camarades nous accompagnèrent ; puis, comme la nuit tombait et que la jungle est plus hospitalière aux fauves qu’aux hommes, Marcel les contraignit de retourner sur leurs pas. Ils disparurent derrière les hautes herbes, qui dissimulèrent bientôt chevaux et cavaliers. Nos cœurs se serrèrent : depuis six mois nous avons constamment vécu dans des conditions si pénibles et si difficiles que nos relations eussent pu en souffrir ; jamais il ne s’est élevé un nuage entre nous. MM. Babin et Houssay ont rivalisé d’intelligence et de dévouement.

À la nuit close la caravane atteignait le bord du fleuve, où s’amoncellent depuis huit jours les bagages d’une nombreuse caravane dizfoulie.

14 mai. — Le fleuve est franchi. Nous et nos lions sommes campés en terre turque. Quelle émotion quand j’ai vu charger les caisses, quatre par quatre, sur un kelek, treillis de branchages que supportent neuf outres gonflées d’air !

Un Lori, armé d’une rame courte, mieux vaut dire une cuiller à potage,