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SUR LES BORDS DE LA KERKHA.

sur le radeau, pousse au large, et le kelek, entraîné par le courant, atteint bientôt les rapides. Le nautonier agite vivement sa cuiller et atterrit le plus près possible d’une berge plate dépourvue de buissons. Des bateliers retirent du fleuve le léger radeau, le posent sur leurs épaules et remontent l’embarcation à une distance suffisante pour que les flots la ramènent à son point de départ.

KELEK SUR L’EAU.

Le transbordement des caisses et des gens sur la rive turque a duré deux jours : deux jours d’oisiveté savourés avec délice, car ce sont les premiers instants de calme et de repos dont nous jouissons depuis notre arrivée sur les terres de Daniel. Campés à l’ombre des arbres, étendus sur une herbe encore verte, abreuvés d’eau fraîche et limpide, bercés par le clapotis des flots, charmés par le paysage alpestre qui se déroule devant nos yeux surpris, Marcel et moi absorbons à pleins poumons un air que ne souille plus l’haleine d’un geôlier.

En même temps que la caravane une nombreuse tribu traversait le fleuve.

Dès l’aurore les nomades lancèrent à l’eau les animaux les plus rebelles. Messieurs les chameaux, attachés à une corde qui relie la queue du premier à la