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GARE !

d’un homme aussi riche et aussi puissant, nous ont inspiré de sages réflexions. Divulguer le passage d’un convoi d’argent sur les terres de la tribu serait plus dangereux que de traverser le désert à nos risques et périls. Mon mari avait cru trouver à la tête des Beni-Laam un nouveau cheikh M’sel, il est en présence d’un rapace chef de bande. La difficulté a été heureusement tournée.

NAOUM EFFENDI.

Le printemps dernier, un courrier expédié d’Amarah à Suse fut saisi par les Beni-Laam, maltraité et dépouillé de ses dépêches. Puis un cavalier vint aux tentes, raconta que son frère avait trouvé sur les bords de la Kerkha un paquet de papiers scellé d’un grand cachet et qu’il était prêt à nous l’apporter contre une rémunération honnête. Privés depuis six mois des nouvelles de France, nous ne résistâmes pas à la tentation d’acquérir nos lettres à chers deniers.

S’appuyant sur un aussi bon prétexte, Marcel a prié le cheikh de lui donner un sauf-conduit, afin que pareil fait ne se renouvelât plus.

« Les Beni-Laam ne savent pas lire.

— Ils reconnaîtront votre cachet.