Page:Susejournaldes00dieu.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
9
OBOCK.

à la crinière crépue de ma monture, et me voilà partie. Les piétons pataugent, s’enfoncent dans la vase, ramassent des poulpes et des holothuries et se plaignent d’avoir les jambes rôties par l’eau de mer. Ils sont dans leur droit : en quittant le Tonkin, j’ai regardé le thermomètre de la cursive de tribord ; il marquait 30 degrés centigrades. Cette température hivernale donne une vague idée du plaisir que doivent ressentir les baigneurs lorsque au mois d’août ils viennent respirer l’air d’Obock-les-Bains.


FEMMES D’OBOCK. (Voyez p. 10.)

Une cahute indigène, peut-être même un poste de douaniers, signale le débarcadère. Le long d’un chemin de fer Decauville réservé au transport de la poudre d’or et des dents d’éléphant, blanchit un sentier tracé dans le sable. C’est la grand’route de la factorerie. Nous laissons sur la gauche les palétuviers aperçus au bout de la lorgnette, et atteignons la falaise. À ses pieds s’élèvent des tamaris arborescents, des mimosas noueux au feuillage fin et clairsemé. Ils abritent une trentaine de huttes couvertes d’étoffes de poil de chèvre ou formées de nattes en feuilles de palmier accrochées aux maîtresses branches. Autour de ces habitations primitives sont couchés des vaches petites, maigres, et de superbes moutons blancs à tête noire, qui sem-