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CAMPEMENT DE SAF-SAF.


XIV

En route. — Pluies diluviennes. — Patriarches contemporains. — Arrivée inespérée de pèlerins persans. — Fellahyé.


3 décembre. — La caravane est en route, mais elle ne marche pas. Vendredi soir, Attar nous embarqua sur six belems, qui descendirent lentement le canal Mahmoudieh. Quatre heures plus tard, les barques s’arrêtaient vis-à-vis des palmiers de Saf-Saf. Buvons à longs traits : l’eau du Tigre nous fera désormais défaut.

Les tentes de la mission sont restées au Gabré Danial ; nous avons dû nous contenter de celle des muletiers, dont la moitié nous a été louée par contrat. Quatre lés d’une étoffe de poil de chèvre à carreaux blancs et gris sont cousus les uns aux autres : c’est le toit. On le pose sur les bagages amoncelés en forme de mur divisoire ; sous les pans de la draperie, raidie par des haubans, s’installent les voyageurs. L’un des auvents est réservé aux chrétiens, l’autre abrite les musulmans. La maison d’Éole et notre domicile font la paire,