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À SUSE.

un repaire de bandits. Voyez-vous ce petit drôle encore à la mamelle ? Ne s’était-il pas glissé sous une selle pour détacher la sangle et la voler ? Peut-on se méfier d’un enfant de cet âge ? J’ai voulu taper sur les doigts du bambin : le vieux cheikh a failli me dévorer. Quelles gens ! Ils disaient tout à l’heure en me regardant : « Celui-ci est Arabe ; il fait mine d’ignorer notre langue, mais il nous entend à merveille. » Sûrement ils grillent de nous tordre le cou et de s’approprier nos bagages. »

Depuis quand Jean-Marie comprend-il l’arabe des Arabes ? Mystère ! En tout cas, il juge sainement de la probité du cheikh et de son entourage.

PRISONNIERS ARABES. (Voyez p. 241.)

« N’avez-vous aucune crainte chez les nomades ? nous a dit Menchet après dîner.

— Que craindrions-nous ? Ne sommes-nous point sous votre tente ?

— Vous êtes plus courageux que moi. Les malfaiteurs courent la plaine ; j’ai peur d’être attaqué cette nuit ; mais je dormirais tranquille si vous me prêtiez vos carabines et des balles.

— Dans quel pays un soldat abandonne-t-il ses armes ? En cas d’alerte, avertissez-nous ; vous verrez que les Faranguis reçoivent gentiment leurs ennemis. »

Sur cette réponse, et afin de prouver au cheikh que ses appréhensions nous avaient laissés très calmes, nous avons disposé une caisse en guise de table, allumé