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LA CITADELLE VUE DU TUMULUS Nº 2.


XV

État des fouilles en décembre 1885. — Nouvelle situation faite à la mission. — Modification du plan de campagne. — Reprise des travaux.


15 décembre. — Quand la mission atteignit Suse, en février dernier, des pluies abondantes avaient déjà désaltéré le sol. La plaine revêtait une parure printanière ; les tumulus, à son exemple, se couvraient d’un épais tapis de velours vert semé d’anémones rouges ; les reliefs du terrain, les crevasses ouvertes aux flancs de ces surélévations artificielles, surtout celles exposées au midi, s’emplissaient de buissons et de broussailles qui rendaient l’examen des éboulis difficile, parfois impossible. Aujourd’hui la situation est tout autre. Six mois de dessiccation ont anéanti broussailles et chardons ; sur les sommets des tumulus, sur leurs escarpements déchirés, au nord, au midi, la terre est nue, décharnée comme le visage d’une douairière en rupture de fard. On peut compter ses rides, et ce soin nous absorbe depuis notre arrivée.

Les conditions dans lesquelles les fouilles doivent être désormais continuées, plus encore que cette étude, ont modifié les projets de mon mari.

Au début des travaux, nous croyions à la durée illimitée de nos firmans et nous possédions des crédits suffisants pour tenter une reconnaissance.