Page:Susejournaldes00dieu.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
289
HOSANNA !

subitement s’épuiser. Mais aussi, le soir venu, j’étais si lasse, que mes yeux refusaient de se tenir ouverts. J’avais beau leur livrer bataille, j’étais toujours mise en déroute par un invincible sommeil, et le cahier restait immaculé.

Il pleut depuis vingt-quatre heures ; me voici reposée. Hâte-toi, ma plume, de conter nos joies, car le maître de la pluie[1] annonce le retour du beau temps, et sans regret je te jetterai pour courir à mes nouvelles amours et faire revivre de mes mains le passé glorieux des Grands Rois.

ATTAQUE DE LA TRANCHÉE DES IMMORTELS.

Comme Petit-Jean, commençons par le commencement. Il y a quinze jours à peine, Marcel acheminait ses ouvriers vers une tranchée nouvelle. Destinée à couper des corps de logis hypothétiques construits entre l’apadâna et les pylônes, elle se dirigeait vers une éminence dont l’image inviolée nous avait tourmentés comme un remords. On creusa, on pelleta, on piocha plusieurs jours de suite sans qu’aucun indice vînt justifier nos espérances. Pourtant un matin, les ouvriers exhumèrent une urne funéraire renfermant un squelette encore bien conservé. C’était une trouvaille

  1. Baroun çaheb (baromètre), mot de fabrication susienne.