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JUMENT DE L’HEDJAZ. (Voyez p. 72.)


V

Départ de Chouster. — Rencontre de Mirza Abdoul-Raïm. — Mozaffer el Molk et sa suite. — Dizfoul. — Visite à Cheikh Mohammed Taher.


18 février. — Une caravane ne pourra-t-elle jamais se mettre en route à l’heure dite ? Les muletiers sont engagés, l’argent accepté, les bagages liés, les augures et le calendrier favorables, le départ fixé à l’apparition de l’aurore, et les pieds du tcharvadar bachy (muletier en chef) semblent rivés au sol. Il faut raccommoder un bât, retrouver un muletier égaré, laisser mourir un voyageur au lieu d’exposer ses os à blanchir sur les grands chemins. En vérité, les propriétaires des bêtes de selle ou de somme aiment à tâter animaux et gens. Ils se ménagent ainsi des retours offensifs au logis conjugal et escamotent une étape dont la longueur donnerait aux colis le temps de blesser les mulets mal bâtés.

Enfin nous franchissons le pont tortueux jeté sur le Karoun.

Une crête rocheuse coupe l’horizon. Après l’avoir gravie, la caravane s’engage dans une plaine inculte. L’air est transparent, un soleil vermeil caresse de ses